Quatre familles fondent l'A.F.N.F.A. (Association Familiale Nationale des Foyers Adoptifs). Pourquoi ? Pour lutter contre toute forme de préjugé et d'exclusion et plus généralement tout ce qui conduit à priver un enfant abandonné d'un projet familial. Pour mettre en commun des expériences permettant des témoignages authentiques.
La participation de l'A.F.N.F.A. à l'U.N.A.F. (Union Nationale des Associations Familiales) est négociée avant même la conception des statuts. L'A.F.N.F.A, qui compte en son sein des mamans célibataires, impose l'idée qu'une femme seule peut être chef de famille.
A l'époque, l'adoption n'était ouverte qu'aux couples sans enfants.
Certaines familles, ayant accueilli un enfant, ne peuvent mener son adoption à bonne fin en raison d'une naissance survenue au sein du foyer. Ce bonheur inattendu crée une injustice flagrante qui sera comprise et réparée par le législateur... Ce sera un pas vers l'adoption, rendue possible en 1976, par des couples avec enfant dit "biologique".
Le mouvement a pris de l'ampleur, est devenu Fédération Nationale (F.N.F.A.), soutenu par des adhérents soucieux d'assurer la stabilité affective des enfants confiés en vue d'adoption. Après quelques procès dramatiques, le législateur vote une loi d'équilibre, dans l'intérêt de l'enfant. Cette loi :
> laisse aux mères (ou aux parents) un délai de rétractation de 3 mois,
> décide que le placement en vue d'adoption fait obstacle à toute demande de restitution,
> ouvre la possibilité d'une déclaration judiciaire d'abandon pour les enfants délaissés depuis un an.
Parution du n° 1 d'ACCUEIL, alors modeste bulletin servi aux adhérents trois fois par an. ACCUEIL devient une vraie revue trimestrielle en 1976.
C'est à travers ACCUEIL que les services d'Aide à l'Enfance prennent conscience qu'il n'y a pas d'enfant a priori inadoptable, parfois (déjà !) grâce à des témoignages concernant des enfants nés à l'étranger.
Nés ici ou ailleurs, tous les enfants ont les mêmes besoins, tous doivent être protégés. De ce constat naît ENFANCE et FAMILLES D'ADOPTION, issue de la fusion de la F.N.F.A. qui compte alors 60 associations (94 aujourd'hui) et de Foyers Adoptifs Internationaux.
La nouvelle Fédération est confrontée aux soucis matériels : pas de locaux, pas de téléphone, moyens financiers limités. Le montant de la cotisation doit rester raisonnable. Une souscription est lancée. Les dons de 2600 adhérents de l'époque permettent l'acquisition d'un modeste local Rue Gérando
EFA continue à œuvrer à l'amélioration du suivi des enfants pupilles de l'Etat (loi de 1984).
Les années 90 sont riches en évènements, pour la plupart liés au développement de l'adoption internationale.
Dès 1991, une première salariée (à temps partiel) est recrutée, suivie d'une seconde, dont le rôle est d'assurer la pérennité de la parution d'ACCUEIL.
Depuis, Enfance et Familles d'Adoption continue de jouer son rôle fédérateur pour induire ou accompagner les évolutions, en particulier par des formations à l'écoute orientées vers les familles en difficulté.
La mobilisation d'E.F.A. est en constant accroissement, le travail de la fédération augmente (en volume et en complexité) en raison de :
> la progression de l'adoption internationale
(avec ses crises, interruptions, changements législatifs, accroissement du nombre de partenaires, incertitudes et inquiétudes face à la mise en œuvre de la convention de La Haye),
> l'évolution de la famille (postulants, adoptions de l'enfant du conjoint, d'enfants grands),
> les modifications successives de législations, les sollicitations du législateur et des médias,
> le partenariat développé avec d'autres associations et avec les Pouvoirs Publics,
> la progression du volume de courrier reçu et envoyé, ainsi que des appels téléphoniques,
> l'accroissement des sollicitations d'ordre juridique, mais aussi d'ordres divers, émanant : des postulants résidant à l'étranger, des étudiants, souvent de très bon niveau.
Loi relative à l’accès aux origines des personnes adoptées et création du Conseil national pour l’accès aux origines personnelles (CNAOP).
EFA, membre du CNAOP, y est représenté par son président.
Novembre : EFA organise un congrès « Santé et adoption » sensibilisant les acteurs de l’adoption sur la santé des enfants adoptés, devenue depuis un thème majeur
EFA organise, à l’occasion de son cinquantième anniversaire, les premiers Entretiens internationaux de l’adoption.
EFA organise les premières Assises régionales de l’adoption sur tout le territoire, réunissant plus de 3 000 personnes.
EFA mène une enquête sur la scolarité des enfants adoptés et consacre son congrès à ce sujet.
EFA crée une ligne nationale d’écoute à destination des familles adoptives, aux personnes adoptées et aux candidats à l’adoption.
On compte 2366 pupilles. 3 977 visas délivrés pour des enfants adoptés dans 67 pays d’origine.
EFA lance auprès des parlementaires une campagne de sensibilisation sur les enfants oubliés en France
L’affaire de l’Arche de Zoé éclate en octobre. EFA souligne l’importance de ne pas confondre engagements humanitaires et adoption.
Parution de la 1ère édition de Parents par adoption : des mots pour le quotidien de Blandine Hamon, publié par EFA.
EFA a 92 associations départementales et près de 10000 adhérents.
Après plus de 25 ans d’existence, EFA professionnalise son service ERF qui a permis l’adoption de plus de 500 enfants.
EFA organise les deuxièmes Assises régionales de l’adoption.
Suite au séisme qui a ravagé Haïti, de nombreuses familles apparentées à des enfants haïtiens réclament leur évacuation. 992 enfants originaires d’Haïti rejoignent leur famille française. EFA appelle à la prudence, accompagne les familles et participe à la mission d’experts envoyée en Haïti par le ministère de la Famille et le MAE.
EFA organise un colloque à destination des professionnels, « Évaluer l’adoptabilité : la question du projet de vie de l’enfant ».
Congrès national d’EFA sur « Humanitaire et adoption internationale : repartir de l’enfant ».
EFA rédige un livre blanc de l’adoption en 31 propositions, destiné aux candidats aux élections présidentielle et législatives.
Procès de l’affaire dite « Arche de Zoé », EFA y est partie civile.
EFA organise un colloque sur « Accouchement sous X et recherche des origines », parrainé par le ministère de la Famille.
La fédération EFA et ses 93 associations départementales organisent tout au long de l’année des manifestations pour fêter les 60 ans du mouvement.